Pour lancer ce club, le secrétariat du Rotary avait contacté des Rotariens cubains à La Havane en vue de trouver une personne qui pouvait se charger de l’organiser, et c’est Angel Cuesta, un cigarettier d’origine espagnole qui avait aidé à lancer des clubs à Cuba, qui fut choisi. Vivant alors à Tampa aux États-Unis, c’est en 1920 qu’il fut nommé représentant spécial du Rotary. M. Cuesta se rendit alors en Espagne et en octobre 1920, il organise une réunion de préparation, en collaboration avec Ely Palmer, le consul américain de la capitale espagnole.
Ayant de nombreux membres potentiels à Madrid, le groupe organisateur décide de créer des clubs rapidement et demande au secrétariat de les exempter de sa politique de croissance lente qu’avaient appliquée d’autres pays et régions. Mais le secrétariat est convaincu que pour atteindre le plein potentiel de la région, il vaut mieux adopter une approche plus modérée.
Pour Angel, il était plus facile de créer un club à Barcelone une fois le club de Madrid monté et la philosophie du Rotary bien établie en Espagne. Et en effet, en avril 1922, le Rotary club de Barcelone reçoit sa charte, suivi du club de Saragosse en décembre 1925 et de celui de Saint-Sébastien en février 1926.
La popularité du Rotary en Espagne ne cesse alors de croître. Les Rotary clubs du pays tiennent leur première conférence à Barcelone en 1928. À la fin des années 1920, le club de Barcelone travaille sur l’entente internationale en organisant son premier échange de jeunes, une activité qui se développe à cette époque dans le monde du Rotary et qui se poursuit encore aujourd’hui. Les membres du club accueillent des enfants de Rotariens de Londres pour un séjour d’une semaine en Catalogne, où ils découvrent l’industrie, la culture et la vie familiale de familles catalanes typiques.
En 1929/1930, le conseil d’administration du Rotary International accueille son premier membre espagnol, puis son deuxième en 1935/1936.
Le déclenchement de la guerre civile en 1936 et l’arrivée au pouvoir de Franco stoppent rapidement l’expansion du Rotary dans le pays. Le régime franquiste persécute les « ennemis de l’État », et la rhétorique anti-Rotary est omniprésente. En 1936, le Rotary est interdit. Les 28 clubs du pays étant incapables de fonctionner, le Rotary met fin officiellement à leur adhésion en 1940.
Avec la mort de Franco en 1975 et le retour de la démocratie à la fin des années 1970, des Rotary clubs commencent à réapparaître dans toute l’Espagne, à commencer par Madrid.
En 1976, un groupe de Madrid décide de relancer le Rotary en se réunissant officieusement en tant que Rotary club. À l’époque, il était nécessaire de travailler avec les pouvoirs publics espagnols avant de s’affilier au Rotary International. En mai de cette année-là, le président du Rotary International, Ernesto Imbassahy de Mello, et le vice-président du Rotary, Bernardo Guzmán, se rendent en Espagne. Avec Jaime Enseñat, président du club de Madrid nouvellement recréé, et d’autres Rotariens espagnols, ils sont reçus par le roi Juan Carlos.
L’année suivante, M. Guzmán devient le représentant spécial du Rotary pour organiser le club de Madrid, qui reçoit sa charte officielle le 6 juin 1977. Cependant, compte tenu des raisons de sa fermeture des décennies plus tôt, il se voit accorder plus tard la date rétroactive de 1921. Le Rotary célèbre le rétablissement du club avec la signature et la remise de sa charte lors de la convention du Rotary International de 1977.
Pendant que le Rotary se développait dans l’Espagne d’avant-guerre, certains membres travaillaient avec des dirigeants du Rotary International pour créer des clubs ailleurs en Europe.
En avril 1920, le Rotarien américain E.J. Felt se rend à Paris pour y bâtir les fondations d’un club solide. Il trouve des membres potentiels locaux en concertation avec J.E. Lloyd Barnes, membre du Rotary club de Liverpool et président de l’Association britannique des Rotary clubs (aujourd’hui appelée RIBI). Après le décès de M. Felt, le Rotary désigne John Bain Taylor, de Londres, pour aider des hommes d’affaires de Paris à finaliser l’organisation du club. Le Rotary club de Paris reçoit sa charte le 1er avril 1921.
Parmi les autres clubs précurseurs sur le continent, voici certains dont les dates de création sont inscrites sur leur charte :
Par la suite, la Seconde Guerre mondiale contraint de nombreux clubs en Europe à fermer. Mais, comme les clubs espagnols, ces clubs ont fait un fier retour après la guerre.
Après des décennies de progrès durement gagnés dans la région, le Rotary et ses partenaires de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite(IMEP) – l’OMS, les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies, l’UNICEF, la Fondation Bill et Melinda Gates et Gavi, l’alliance pour la vaccination — proclament cette étape comme un succès dans le domaine de la santé publique. Ils y voient la preuve qu’un engagement fort, une bonne coordination et de la persévérance peuvent débarrasser le monde de la polio.
Cette certification de la Région africaine intervient après que la Commission régionale africaine indépendante de certification (ARCC) ait effectué des vérifications approfondies sur le terrain qui n’ont confirmé aucun nouveau cas et analysé les données de la surveillance de la poliomyélite, de la vaccination et des moyens de laboratoire du Cameroun, de la République centrafricaine, du Nigéria et du Soudan du Sud. La Commission avait déjà approuvé les données des 43 autres pays de la région.
Les derniers cas de poliomyélite causée par le virus sauvage dans la Région africaine ont été signalés en août 2016 dans l’État de Borno, au nord du Nigéria, après deux ans sans aucun cas. Les conflits, ainsi que les difficultés à vacciner des populations mobiles, ont entravé les efforts de vaccination des enfants dans ce pays.
Maintenant que la Région africaine est exempte de poliovirus sauvage, cinq des six régions de L’OMS, représentant plus de 90% de la population mondiale, sont elles aussi exemptes de la maladie. La poliomyélite causée par le virus sauvage est encore endémique en Afghanistan et au Pakistan, dans la région Méditerranée orientale de l’OMS.
La certification de la Région africaine comme étant exempte de poliovirus sauvage a été célébrée au cours d’un événement en direct. Parmi les intervenants figuraient le président du Nigéria Muhammadu Buhari, Bill Gates, le président du Rotary International Holger Knaack, le président de la commission PolioPlus du Nigéria Tunji Funsho et des représentants d’autres partenaires de l’IMEP. La célébration a été suivie d’une conférence de presse.
Dans le cadre de l’événement, Holger Knaack a évoqué le besoin de bonnes nouvelles pendant la pandémie de COVID-19. « Les défis qui nous attendent sont énormes », a-t-il déclaré. « C’est pourquoi nous devons célébrer cette réalisation importante et féliciter toutes les personnes qui y ont joué un rôle essentiel. Il a fallu fournir beaucoup d’efforts, pendant de nombreuses années. »
Le fait de ne pas déceler de poliovirus sauvage en Afrique contraste fortement avec la situation en 1996, où 75 000 enfants étaient paralysés par la maladie. Cette année-là, lors d’une réunion de l’Organisation de l’unité africaine au Cameroun, des chefs d’État africains s’étaient engagés à éradiquer la maladie du continent.
Pour soutenir cet engagement, le Rotary, ses partenaires de l’IMEP et le président sud-africain Nelson Mandela avaient lancé en 1996 la campagne Kick Polio Out of Africa. Au travers de matchs de football et du soutien de célébrités, la campagne a sensibilisé le public à la poliomyélite et a aidé plus de 30 pays africains à organiser leurs premières Journées nationales de vaccination. L’appel à l’action de M. Mandela a mobilisé les dirigeants de tout le continent pour qu’ils intensifient leurs efforts afin de vacciner chaque enfant contre la polio.
Source: www.rotary.org